Dans le courant des derniers siècles, les jeux d’argent ont évolué et transcendé toutes les civilisations du monde. Dans chacune d’elles, il est possible de retrouver au minimum une forme de jeu de hasard connu de tous. En Belgique, les traces de la riche histoire des jeux d’argent sont encore présentes.
Une origine bien lointaine
On peut situer, avec assurance, l’apparition des toutes premières loteries dans le plat pays en Flandre, en plein 16e siècle. À l’époque, les bénéfices réalisés grâce à l’organisation de ces jeux d’argent étaient reversés aux églises et aux guildes (qui peuvent aujourd’hui être assimilées aux syndicats ou aux corporations professionnelles).
Pour prouver encore la prégnance historique des jeux en Belgique, on notera que le casino de Spa est le plus ancien des casinos de toute l’Europe. Sa naissance remonte, en effet, au 18e siècle. Plus impressionnant encore, cet établissement historique de jeu continue toujours d’ouvrir ses portes, et ce, depuis 1774. A cette époque, Spa constituait l’une des destinations touristiques privilégiées de voyageurs plein aux as, venus admirer les paysages environnants et, par la même occasion, profiter d’une bonne partie de poker ou de baccarat.
L’apport de la Belgique dans l’expansion des jeux d’argent s’étend également aux paris hippiques avec, notamment, l’organisation des premières courses de chevaux sur le sol belge et dans quelques États européens au début du 19e siècle.
La régulation des jeux de hasard dans le temps
La Loterie pose les premiers jalons en matière de régulation des jeux d’argent sur le territoire belge. Depuis sa création en 1934, une partie des fonds récoltés finissait dans les poches des nobles et malheureusement, il semble que sa création ait été principalement motivée par le besoin de la Belgique de financer ses activités dans ses différentes colonies. Fort logiquement, la vague d’indépendance des années 1960 a eu raison de cette Loterie coloniale, désormais appelée Loterie nationale.
Pendant ce temps, l’exploitation des casinos était toujours sous le coup de l’interdiction de la loi du 24 octobre 1902. Cette exploitation restait, néanmoins, admise tant qu’elle se produit hors des villes. Quant aux machines à sous, elles échappaient à cette restriction du fait de leur fugacité (elles étaient installées dans presque tous les débits de boissons). Les paris mutuels sportifs et les paris hippiques seront respectivement régularisés en 1963 et en 1965. Cependant, la plus grande avancée dans le cadre de la normalisation des jeux de hasard en Belgique est intervenue en 1999. Le législateur belge tente alors de combattre l’inclinaison grandissante des joueurs pour les jeux illégaux, en développant et en favorisant l’offre légale. Cette tâche s’est, quelque peu, compliquée et alourdie avec les progrès technologiques actuels.
L’industrie belge des jeux de hasard à l’ère du digital
L’explosion d’internet a largement contribué au développement du jeu en ligne. La conformation même de ce réseau complique énormément la tâche aux autorités publiques. La loi mère de 1999 sera alors aménagée en 2010 afin d’intégrer dans la sphère des jeux homologués, les jeux virtuels en plus des paris sportifs et des jeux télévisés.
Avec cette modification, les établissements souhaitant fournir des jeux de hasard en ligne doivent disposer d’une licence leur permettant de le faire d’abord physiquement. Elle n’est, néanmoins, pas suffisante pour contrôler tout ce secteur qui devient, de jour en jour, plus actif, avec un réseau internet trop ouvert pour être maîtrisé et de nouvelles offres de jeux en ligne constantes de la part d’opérateurs hors du sol belge.